Dadis doit-il se presenter aux elections presidentielles du 31/01/2010?

Wednesday 16 September 2009

La Guinée face à son destin : L’ère Dadis

Dans le souci de voir une transition démocratique apaisée en Guinée, il est de la responsabilité de tout un chacun de nous d’apporter sa modeste contribution pour que le guinéen puisse enfin profiter de ses potentialités humaines et du sous sol car la réussite du CNDD est aujourd’hui un impératif pour une quiétude sociale en guinée.
En effet, l’arrivée du CNDD au pouvoir suite au décès du président Lansana Conté a suscité au départ un sentiment de soulagement, d’unité mais surtout l’espoir de voir enfin la Guinée sur le chemin de la démocratie et du développement. Mais force est de constater que la quasi-unanimité ou popularité dont jouissait le président Dadis s’est progressivement effritée et plus d’un guinéen émet aujourd’hui des doutes quant à la bonne foi du président Dadis d’organiser des élections démocratiques, libres et transparentes où ni lui ni les membres de son gouvernement seront candidats. Beaucoup de nos compatriotes se demandent également si le CNDD, en l’occurrence son président ne serait pas passé à coté de l’attente des guinéens, celle d’instaurer l’autorité de l’Etat, d’organiser des élections démocratiques, de lutter contre le trafic de drogues, la corruption et le détournement du denier public.
Si nous faisons un bilan synoptique du CNDD, nous constaterons que seule la lutte contre les narcotrafiquants a enregistré un progrès notable. A mon sens, le CNDD se retrouve piégé face à sa volonté de vouloir résoudre ou tenter d’apporter des réponses en un temps relativement court à tous les maux dont à souffert le peuple de guinée pendant un demi siècle. Aussi, en observant de près, on se demande si le CNDD suit un programme élaboré ou un plan d’actions pour mener à bien ses objectifs. Or, vue la complexité des paramètres qui entrent en jeu, et vu le temps imparti, il serait judicieux et raisonnable pour le CNDD de focaliser son énergie à l’instauration de l’Etat de droit et favoriser une transition apaisée afin de permettre au successeur de Dadis de partir sur des bases solides.
Vouloir s’atteler à apporter une solution à tous ces maux en même temps serait une utopie et pourrait mener le CNDD à un bilan mitigé ou à un échec total.
D’autre part, si Dadis se veut garant ou pionnier d’un Etat de droit, il doit lutter contre les arrestations arbitraires et extra judiciaires, arrêter de jouer avec la vie de nombreux de nos concitoyens en mettant des pères de familles à la retraite anticipée en fonction de son humeur et sans aucun fondement valable ou justifié. D’ailleurs ; en me focalisant sur l’émission que certains appellent ‘’Dadis show’’ et qui me paraissait comme une volonté de transparence de la junte au pouvoir mais qui est malheureusement devenue aujourd’hui une occasion d’humilier certains dignitaires de la place (le dernier en date est l’ambassadeur de l’Allemagne en Guinée), on se rend compte que ce régime se dirige tout droit vers le despotisme.
D’un autre coté, Mr. Dadis ne cesse de prôner le respect à son égard à chaque fois qu’il en a l’occasion, mais comment pouvez-vous inviter tous les leaders politiques, les ex-premiers ministres et insulter ou ridiculiser publiquement de pauvres guinéens tout simplement parce qu’ils ont décidé de faire une grève ? Ceci est-il digne d’un chef d’Etat qui se veut respectueux et respecté ? Le plus intriguant n’est pas d’assister aux épisodiques abus de pouvoir du chef de l’Etat mais plutôt de voir certaines personnes applaudir les dérapages de celui-ci. Mais comme un adage dit que tout chef est à l’image de son peuple… C’est nous même qui avons ’’fabriqué’’ le dictateur Conté et nous sommes entrain de ‘’confectionner’’ à travers nos comportements un autre Conté en la personne de Dadis. Il était également surprenant d’entendre lors de sa dernière réunion de concertation avec les leaders politiques quelqu’un dans l’auditoire dire « s’il n’y a pas d’électricité et d’eau, pas d’élections ». Il aurait été important qu’il souligne le rapport entre les deux, car on se demande vraiment s’il y en a un. Avons-nous une mémoire courte ? Avons-nous oublié les circonstances ou les raisons pour lesquelles le CNDD a pris le pouvoir ? Celles de restaurer l’autorité de l’Etat et d’organiser des élections libres et transparentes ; ou est-ce tout simplement une volonté délibérée de certains groupes de gens, pour des raisons personnelles et égoïstes, de maintenir coûte que coûte Dadis au pouvoir. Surtout n’oublions pas que l’histoire nous jugera tous un jour.
Chers compatriotes, l’heure n’est plus à la distraction. Tous les indicateurs sont aux rouges. Le dernier classement de Transparency International des pays les plus corrompus du monde où la guinée a pris la 8ème place en est une illustration indéniable. Alors, au lieu de souscrire aux erreurs de Dadis, il serait plus responsable de lui dire la vérité car il représente la vitrine de la Guinée et par voie de conséquence son comportement doit être à la hauteur ou à l’image de ses responsabilités.
Enfin, nous imaginons bien qu’il serait difficile d’organiser des élections en 2009 compte tenu de certains paramètres entre autres financiers. Cependant, vu l’empressement du CNDD à repousser la date des élections, l’on est tout naturellement amené aujourd’hui à se poser la question de savoir si ces élections sont reportées aujourd’hui pour quelques raisons que ce soit, ne seront-elles pas repoussées demain pour les mêmes raisons ?
Aujourd’hui les dérives répétées de Dadis nous amènent à nous poser certaines questions dont entre autres : Les arrestations répétées de certains officiers de l’armée entrent-elles dans le cadre de la lutte contre la gabegie, la corruption et les narcotrafiquants ou tout simplement, est-elle une volonté délibérée de Dadis de dissimuler son désir réel de se maintenir au pouvoir et de raffermir son autorité ?
Que Dieu bénisse la Guinée, Amen!
Mohamed DOUMBOUYA
Londres, Royaume Uni.

No comments:

Post a Comment